Eis algumas sábias palavras do querido mestre André Comte-Sponville, onde muito do que sinto e penso sobre os festórios de fim-de-ano está descrito em belíssimas palavras, cheias de indignação e poesia, como que ecoando o que fica silenciado aqui no peito. O que há de mais triste do que essas felicidades obrigatórias, essas declarações de afeto impositivas e com hora marcada, esta estupidez midiática impondo um otimismo obrigatório, esta maquinaria publicitária incentivando o consumismo, esta papagaiada kitsch querendo nos fazer esquecer das opressões e iniquidades do mundo? “No início deste milênio, em um planeta abundante de riquezas, uma criança com menos de 10 anos morre a cada 5 segundos. De doença ou de fome. Em 2000, a FAO contava 785 milhões de pessoas grave e permanentemente subnutridas. São 854 milhões em 2008 e mais de um bilhão em 2010.” (JEAN ZIEGLER, Ódio ao Ocidente, Ed. Cortez, p. 29 e 132) Faço minhas as palavras de André Comte-Sponville, em um artigo do livro “Le Goût de Vivre” (pg 20-23), infelizmente ainda sem tradução para o português:
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FÊTES
André Comte-Sponville
“J’ai horreur de Noël, du Nouvel An, de tout ce cérémonial des Fêtes! Ces réjouissances à date fixe ont quelque chose d’exaspérant et d’angoissant tout à la fois. Mais quoi?
Bien sûr, il y a l’étalage du luxe, la débauche de nourritures (et les plus chères! et les plus lourdes!), avec ce que cela supposa d’indélicatesse ou d’indifférence vis-à-vis de ceux que la misère tient éloignés du festin, les enfermant, plus cruellement sans doute que jamais, dans la frustration. Une telle injustice, si complaisamment étalée, semble donner raison aux casseurs de nos banlieues, en tout cas elle aide à les comprendre.
Il serait indispensable que certains mangent du caviar et d’autres des oeufs de lump (et d’autres rien: combien d’enfantas morts de faim?), quand bien même il serait inévitable que ce soient toujours les mêmes qui s’empiffrent ou se privent, est-il indispensable aussi que l’opulence s’étale à ce point?
On m’objectera que Noël reste la fête des enfants. En effet. Cela fait deux mois qu’ils nous cassent les oreilles avec leus Père Noël ou leurs cadeaux, deux mois qu’ils sont dévorés par le manque, deux mois qu’ils attendent, pour être heureux, que ce soit enfin Noël! Quelle curieuse leçon d’existence nous leur donnons, qui laisse entendre que vivre c’est attendre et recevoir, quand nous savons bien, nous, les parents, que c’est l’inverse qui est vrai! Aucun cadeau n’est le bonheur, ni rien de ce qu’on attend ou reçoit, mais cela seulement qu’on fait ou qu’on donne, et point en cadeau, puisque l’essentiel de ce qu’on peut offrir, personne, jamais, ne pourra le posséder. Nöel, l’idéologie de Noël, est devenu comme un résumé des erreurs dont if faudrait débarrasser nos enfants.
Le mensonge sur Père Nöel – le premier mensonge, souvent, que nous faisons à nos enfants – résume tous les autres. Nous ne cessons d’enjoliver la vie, du moins nous essayons, et cet optimisme mensonger est plus triste encore que ce qu’il essaie, avec un succès inégal, de nous faire oublier. (…) Puis ce bonheur imposé! Pendant dix jours, toute la bêtise médiatique va nous seriner son optimisme de commande, et il faudra être joyeux par force! Quoi de plus triste que de lire sa joie dans le calendrier?”
Publicado em: 01/01/13
De autoria: Eduardo Carli de Moraes
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